Voici à peu de chose près à quoi ressemble les rues vers chez moi.

Pour ceux qui connaissent Pornic, Brisbane est presque une ville complète de Rue de la Source, parfois parsemée de passage strictement piétonnier donnant sur le port, probablement nommée la Rue du Port.
Pour faire une référence plus reconnaissable par tous, j'habite dans un immense Montmartre.
Pour faire simple, disons que Brisbane n'est certainement pas une ville plate.
Elena Street, par exemple, est une cuvette que j'emprunte quasi quotidiennement pour rendre visite à Anaïs, une autre expat' Française. Je mets une bonne dizaine de minutes de porte à porte.
Je savais que monter une côte pouvait être pénible, mais grâce à Elena St, j'ai découvert qu'il pouvait aussi être enquiquinant (pour rester polie) d'en descendre. En plus, on a l'air ridicule à avancer à petits pas dans cette rue si pentue.
Latrobe Terrace, la rue dans laquelle je vis, est moins hardue.
Je commence cependant à la connaitre par coeur, étant donnée que lorsque nous sortons en ville, il m'arrive souvent de revenir à pied, faute de bus ou de flemme de payer 2$90 (un peu moins de 2€) alors qu'il me "suffit" de marcher 35 minutes. Un peu comme faire Egly-Boissy, mais entourée de maisons, pubs et backpackers à la place des champs. En plus ça fait prendre l'air (qui a dit cuver?)...
En tout cas, si je continue comme ça, et je ne vois pas pourquoi je m'arrêterais, je vais rentrer en France avec des cuisses en béton armé!
Une bonne nouvelle pour moi qui ne fait d'habitude jamais un effort que je peux éviter.
Il y a un autre avantage de rentrer à pied après une soirée, et là je vais pouvoir rassurer ma chère môman.
M'man, à Brisbane, il n'est pas interdit de parler à des inconnus. Au contraire.
Vendredi, en revenant de la City (35 bonnes minutes donc), j'ai rencontré une bonne demie douzaine de personne.
Un mec, Irlandais de son état, qui rentrait à son Backpacker (comprenez auberge de jeunesse) qui était sur mon chemin, on a discuter en marchant 5/10 minutes.
Puis un groupe un peu paumé :
"Where's the...the... Sun... Son.. Sunc...
-The Suncorp stadium? You're just in front of it, look behind you!
-Oh, right, thanks. And in which suburb are we?
-Paddington.
-Wanna stay with us for a while?
-No thanks I'm going home, I'm tired.
-Oh, no worries, see you then.
- :) Good night!"
50 mètres plus loin, je tombe sur trois copines visiblement éméchées qui me font un high five avant de poursuivre leur route, en sens inverse de la mienne.
(Bon désolée pour ceux qui vont trouver ça évident mais pour certains lecteurs de ce blog je vais expliquer le terme high five: tu lèves ta mimine en face de celle de quelqu'un d'autre et tu tapes dedans. Lala la la la... Ca c'est fait.)Un mec et une nana 3 mètres devant et ayant fait un high five à ces mêmes filles se retournent en disant un truc que je n'ai pas choppé, ça fait une bonne occaz de lancer la conversation.
Anglais qu'ils sont, jusqu'au Paddo qu'il vont.
Le Paddo, c'est un immense pub ambiance cowboys qui se trouvent à 10 minutes à pieds de chez moi. On a donc fait quelques centaines de mètres ensemble, et nos chemins se sont séparés comme ils se sont croisés, sur un sourire.
C'est CA que j'adore par rapport à Paris, attention, je ne dis pas que je n'aime pas Paris, j'adore cette ville qui me manque atrocement.
Mais mesdemoiselles, avez-vous déjà marché seule dans les rues de Paris à 2h du matin, lègèrement vêtue, et quelque peu alcoolisée, en TOUTE CONFIANCE?
Personnellement, à part dans le Marais, moi non.
Ici, aucun, je dis bien aucun soucis. Les mini jupes, les Australiens, ça les connait, surtout que comparées aux locales, mes mini jupes sont longues (si, si, on voit pas mon cul), donc de ce côté là, pas de "Hep Ma'moiselle, z'êtes bien charmante tu sais? Hep! ... Oh s***pe, tu réponds quand on te parle?"
Je ne vais pas non plus monter dans la voiture du premier venu pour reposer mes pieds de la grande montée qui les attend, même si la tentation est grande, je ne suis pas folle quand même.
Ceci dit, les voitures ne s'arrêtent pas non plus fenêtre baissée pour demander si on habite chez ses parents, klaxonnent encore moins, et ne font que rouler pour ramener leur propriétaire chez eux. Chouette concept.
Bref.
Brisbane a une très bonne influence sur ma santé physico-sportive et sur ma sociabilité.
Nan, mais sérieusement, MOI, je parle à des inconnus spontanément et déconne avec eux! Et avec plaisir!
Il est loin derrière moi le temps du clodo Rue Rambuteau qui m'avait dit "Bah faut pas faire la gueule mademoiselle", à qui j'avais répondu du tac au tac avec un regard noir : "J'fais pas la gueule, c'est ma vraie tête..."
Autre différence notable: j'ai ralenti dans ma démarche.
Je ne courre plus à la "Aaaaah merdeuuh! Je vais louper le métro que le prochain il est dans 2 minutes c'est horribleuuuuh!!!".
Non.
Je marche à la "Oh tiens, le bus qui passe, si je courre je peux l'avoir... Bon bah j'aurais le prochain dans 10minutes hein..."
Je crois qu'on peut dire que je suis plus zen. Voui...
Humm, j'ai les cheveux qui sentent bon le shampooing! (Dédicace à Clémence ^^)