Make Up Artist

Je disais il y a très peu de temps que je n'avais pas beaucoup de temps pour le maquillage en ce moment.
Ben, j'y arrive quand même.

Lundi 26 novembre.
Représentation théatrale, maquilleuse? Bibi :)
Un projet prévu initialement pour Juin dernier, reporté pour multiples raisons à ce mois-ci.

Dom Juan de Molière, mis en scène par Carole André.

Vous allez me dire « Dom Juan? Encore? Pfff »
Bah oui mais non.
Quand on m'a proposé le stage, honnêtement, j'ai pensé la même chose.
Mais j'avais envie de maquiller pour du théâtre, ce que je n'avais pas fait depuis longtemps, c'est une petite troupe, donc pas de grande structure impersonnelle, y'a sûrement moyen de passer un bon moment et je me suis dit « Au moins, cette pièce là, je la connais, j'aurais pas une tête d'abrutie quand elle me parlera des différents personnages. »

Je me souviens très bien du jour où j'avais rendez-vous avec Carole pour parler maquillage.
Cétait en mai dernier, il faisait beau. On s'est posées dans un café, elle m'a sorti un relié explicatif très complet, sur son assoc', les personnage, les acteurs, la pièce...

Oui, j'avoue, j'ai été étonnée, surtout quand j'ai compris que je pouvais le garder, c'est pour moi, pour le lire bien tranquillement chez moi, m'imprégner des personnages, me culturer sur son parcours...
Ca vous paraît peut-être normal, mais il faut savoir que la maquilleuse stagiaire est tout en bas de l'échelle professionnelle.
Non, pas bas comme ça...
Encore plus bas...
Voilà.
En général on ne se soucie pas d'elle, et là le seul fait qu'on ai pensé que je puisse avoir besoin de quoi que ce soit, ça fait... comment dire, ah oui! Plaisir.
J'ai bien sûr gardé ça pour moi, j'ai fait comme si c'était normal. ^^

On commence donc à discuter de la pièce, et Carole m'expose sa vision.Pour elle, il y a un lien entre Don Juan et ... Dracula.

Ceux qui me connaissent savent que quand toutes mes copines à l'école primaire rêvaient d'être une jolie sirène, moi je voulais vivre la nuit, dormir dans un cercueil et avoir des canines aiguisées. Le Petit Vampire était mon livre de chevet, la bibliothécaire ne voulait plus me le prêter (c'est méchant hein?)...

Alors tout d'un coup, la pièce me semble beaucoup plus intéressante...

Un petit pavé pour vous mettre dans l'ambiance (tout petit, si, si):

''L'aspect religieux, mystique, cette quête « d'autre chose » vers un accomplissement jamais atteint que par la délivrance de la vie: la mort, ne ferait-il pas penser à un personnage tout aussi mythique, celui de Dracula.
Derrière la damnation d'un comte sanguinaire se cache la douleur d'un être qui a perdu sa raison de vivre. Il part en quête d'un absolu dont la mort seule en est l'issue.

Don Juan, tout comme Dracula se pose comme le chercheur de l'âme dans la femme. Une âme perdue pour l'un, damnée pour l'autre. Recherchant inlassablement un moment d'apaisement, de calme, de plaisir. Don Juan passe par la conquête amoureuse incessante, il s'insinue dans les coeurs afin de les posséder. Dracula se nourrit de sang, de l'essence même de la vie.
C'est ainsi qu'ils atteignent un instant d'apaisement.

Deux actes aussi charnels et érotiques que l'acte d'amour en lui-même.
Leurs tâches accomplies, ils les abandonnent sans aucun scrupules.

Ces personnages s'imposent en véritables catalyseurs. Ils possèdent le pouvoir de libérer des fantasmes. Ils fascinent et exercent une attraction incroyable et effrayante. Face à eux, les représentations des diverses personnalités se cristallisent ou s'émancipent.

Plus qu'un parallèle entre Dom Juan et Dracula, c'est un voyage en Transylvanie que font les personnages de la pièce.
Ils sont tous esclaves autour d'un Maître qui tantôt leur fait peur, tantôt les séduit, tantôt les dénigre et les méprise, tantôt les désire et les admire.
Dans un décor Baroque, une ambiance Tzigane, dialogues et danses s'entrecroisent pour un spectacle où les personnages cherchent inlassablement une porte de sortie.''

Comme ça, le décor est planté.

Vient le moment de parler des personnages.
Don Juan, à l'origine joué par un grand brun ténébreux, se fait remplacer. Par un blond. Notre Don Juan ne sera donc pas Dracula/Armand, mais plutôt Lestat.
Le commandeur d'abord imaginé statue de cire à la façon Akasha avant réveil, sera finalement une vielle photo en noir et blanc.
Pareil pour le spectre qui se voulait... Hum spectrale, oui, mais dans un style Galadriel dans la scène du miroir.
Done Elvire sera une Esméralda, un peu Mina du Dracula de Coppola.
Autre référence partagée avec Carole, le pauvre, il faut le crader qu'elle me dit.
« Façon Gollum dans le..? » « Ouiii, exactement. »
Bien, bien, ça fait plaisir de voir qu'on a la même vison des personnages et qu'artistiquement « on se comprend ».

En gros, avec ses mots, l'ambiance sera glauque, mystérieuse, sombre, sensuelle voire sexuelle.

Au début pas très convaincue par Molière, Carole m'a fait être ravie de participer à ce projet.Je souhaite juste que cette représentation va super bien se passer, et qu'elle pourra faire d'autres dates. Et que je pourrais continuer à travailler avec elle.

J'aimerais beaucoup pouvoir travailler plus en profondeur sur les personnages, leur créer une identité visuelle propre à chacun, m'éclater à faire ce que j'aime quoi...
J'ai beaucoup trop d'idées pour si peu de temps... Mais tan pis, je vais profiter et m'éclater.


En parlant maquillage, ça fait un mois et demi qu'on dit qu'il faut qu'on se voit pour parler de photos. Pauline et moi on attend.Alors arrête de faire la sieste à 20h30 et de trop bosser... Akay? ^^
Comment ça? Non, ce message n'est adressé à personne en particulier, pourquoi